Comme j’avais promis à certaines participantes un petit compte-rendu de l’atelier Space Opera, et qu’il est trop long pour mettre directement sur Facebook, je le poste ici :
Atelier d’écriture aux Aventuriales, du Space Opera, deux heures, dix participants, deux histoires – mini compte-rendu
J’ai écrit ça après une journée de festival, donc des subtilités m’ont sans doute échappé. Participantes, participants, si vous passez par ici et que vous voulez commenter, amender, vous identifier… n’hésitez pas bien sûr !
Commune aux deux histoires, il y a une planète, couverte de volcans et de lave en fusion, avec ça et là des sortes de grottes sous de la lave refroidie, des bulles où la vie est possible, et où croissent des lichens et des mousses, que butinent des nuées d’insectes. De gigantesques êtres élémentaires de lave parcourent les étendues volcaniques. De loin en loin, la lave refroidie crée des arches qui ressemblent à des architectures, des bâtiments….
Autour de cette planète tourne une lune, en apparence déserte. En réalité…
En réalité, quelques années plus tôt, une poignée d’hommes oiseaux fuyant une guerre se sont réfugiés là, dans une base discrète, presque invisible depuis l’espace. Depuis, ils vivent en harmonie avec les êtres de lave, et la planète en contrebas. Ils nourrissent les êtres de lave de leurs déchets, et leur guano aide les lichens et les mousses à pousser – ce qui fait plus d’insectes, ce qui nourrit les hommes-oiseaux…
A partir de là…
Histoire 1 : approche un vaisseau de traitres, de capitalistes et d’âpres au gain…
A bord d’un vaisseau-cosse, une sorte d’immense plante-pensante, voyagent un armateur qui meurt lentement d’un cancer incurable et un ingénieur cyborg allergique aux plantes, qui ne survit que grâce à des injections régulières d’une sorte d’antihistaminique très puissant. Le troisième et dernier membre d’équipage est un homme-plante créé par le vaisseau pour le seconder et le servir. En cas de sortie dans l’espace, ou sur une planète qui n’est pas adaptée à la vie humaine, l’homme plante peut servir de scaphandre.
Ils sont partis, à la base, pour trouver sur une planète lointaine un remède au cancer qui ronge l’armateur. Mais le cyborg s’est laissé soudoyer par une compagnie rivale de celle de l’armateur. Il a piraté le vaisseau-plante en y implantant une mutation génétique – une partie du vaisseau devient une plante carnivore, détachée de l’intelligence centrale. L’intelligence centrale est déboussolée, le cyborg en a profité pour dérouter le vaisseau vers une autre planète où, croit-il, l’attendent ses nouveaux et véritables employeurs. Manque de chance (pour lui), son piratage a seulement à moitié réussi. Le vaisseau va se poser sur la planète volcanique, et le cyborg va rapidement s’apercevoir qu’en fait ses employeurs ne l’attendent pas là. Pendant ce temps, l’homme-plante rêve de liberté, d’indépendance.
Le vaisseau se pose près des grottes de lave refroidie, là où pousse la seule végétation de la planète. Le cyborg et l’armateur tentent une sortie – l’armateur croit encore que c’est sur cette planète qu’il va trouver le traitement qui va le sauver. L’homme-plante les accompagne – il sert de scaphandre à l’armateur.
Très vite tous se rendent comptent de leurs erreurs. Le cyborg décide aussitôt d’infecter les mousses et les lichens locaux, pour les changer en plantes carnivores, les seules qu’il parvient à supporter. Il provoque en réaction la colère des êtres élémentaires de lave, qui l’attaquent et le jettent dans les volcans. Pendant ce temps, le vaisseau se met en mode survie, quitte précipitamment la planète. L’homme-plante parvient à s’allier avec les plantes carnivores, qui développent une proto-conscience. L’homme-plante se débarrasse de la tutelle de l’armateur. Suite à un malentendu, sur la lune, les hommes-oiseaux attaquent le vaisseau, qui se blinde au maximum pour résister. Les hommes-oiseaux finissent par négocier avec l’armateur. Ils lui promettent de le soigner s’il leur promet en retour un libre accès au vaisseau et à la technologie qu’il contient – les hommes oiseaux manquent vraiment de ressources technologiques.
L’armateur accepte. Les hommes-oiseaux l’emmènent dans leur base lunaire, où il meurt lentement – en réalité les hommes-oiseaux n’ont pas les moyens de le soigner, ils lui ont menti pour s’emparer du vaisseau.
Le vaisseau en mode survie a rompu toute communication avec l’armateur. Il reste fermé aux hommes-oiseaux. Mais ceux-ci savent maintenant qu’ils n’ont qu’à attendre que l’énergie du vaisseau s’épuise, pour pouvoir y entrer.
Pendant ce temps, sur la planète, l’homme-plante prend la tête d’un état libre des plantes. Il vit en bonne entente avec les hommes oiseaux – il les fournit en insectes, eux l’approvisionnent en guano.
Du fin fond d’un volcan, le cerveau du cyborg, la seule partie de lui qui a survécu – capable de résister aux conditions extrêmes – envoie vers ses employeurs des signaux de détresse, pour qu’on vienne à son secours.
Histoire 2 : amour, idéal et dictature communiste
On remet les compteurs à zéro, et cette fois c’est un vaisseau d’idéalistes, de la taille d’un petit studio, qui approche de la fameuse planète. A son bord, Johnson, un scientifique génétiquement modifié pour supporter plus facilement le sommeil de stase nécessaire aux grands voyages spatiaux – ce qui le rend narcoleptique le reste du temps, un effet secondaire malheureux…
Pendant qu’il dort, le vaisseau est mené conjointement par Paméla, une Intelligence Artificielle à qui, sur les écrans de bord, Johnson a donné l’apparence d’une blonde à forte poitrine ; et Colica, une bactérie extrêmophile, qui a l’apparence d’une morve jaune fluorescente, qui recouvre toute la structure, se nourrit de CO2 et de déchets toxiques, et est secrètement amoureuse de Johnson.
Johnson est un idéaliste, le vaisseau n’a pas d’armement, et est parti pour récolter des observations scientifiques.
Malheureusement, le long voyage sans accroc a rendu Paméla suicidaire. Après deux ou trois cents ans dans l’espace, elle décide de provoquer le crash du vaisseau sur la première planète qui passera à leur portée – la planète volcanique déjà mentionnée.
Les hommes-oiseaux interceptent le vaisseau pendant sa chute – dans cette histoire aussi, ils manquent vraiment de technologie. Ils ramènent le vaisseau sur leur lune. Dans ce milieu extrême, Colica, la bactérie, se développe avec joie. Johnson fait une sortie dans l’espace. Suite à un malentendu – provoqué ou alimenté par Paméla, qui veut toujours se suicider, les hommes-oiseaux se persuadent que Colica les attaque. Une partie d’entre eux – les pacifistes – s’enfuie sur la planète avec leurs œufs. Un plus petit groupe – les fous de guerre – attaque la bactérie. Las, leurs projectiles ne font qu’alimenter sa croissance. Paméla pirate alors le scaphandre de Johnson pour le livrer en otage aux fous de guerre. Pour sauver Johnson, Colica stoppe sa croissance.
Cependant, pendant les négociations qui s’ensuivent, Paméla se rend compte qu’elle est tombée sous le charme de la générale des fous de guerre, dont le côté sanguinaire lui parle parfaitement. Au fond elles aiment toutes les deux la violence.
Tout est bien qui finit bien. Paméla et les fous de guerre instaurent une dictature communiste guerrière sur la lune – une dictature qui n’est en guerre avec personne, mais au final ça ne les gêne pas…
Colica et Johnson s’installent sur la planète volcanique. Ils ont trouvé parmi les pacifistes des âmes qui partagent leur idéal. Colica se nourrit des fumées toxiques des volcans.
FIN
Add-on : le deuxième équipage était mené par Émilie Querbalec et Émilie Chevallier Moreux.
Si d’autres veulent être cités, n’hésitez pas à me le dire !
Salut ! Merci pour ce compte-rendu, un véritable florilège de bonnes idées ! Merci aussi surtout pour l’animation de cet atelier, moi et mon peuple végétal avons passé un très agréable moment !
Merci !